Pourquoi Ochoa a des raisons d’être frustré
Les chiffres l’attestent : le Mexicain est le meilleur gardien du top 8. Mais il n’a pas gardé ses filets inviolés en 2019.
- Publié le 07-03-2019 à 07h57
- Mis à jour le 07-03-2019 à 08h28
Les chiffres l’attestent : le Mexicain est le meilleur gardien du top 8. Mais il n’a pas gardé ses filets inviolés en 2019. "On encaisse lors de chaque rencontre depuis le début de l’année… C’est frustrant pour nous mais surtout pour Memo, qui fait de bons matchs."
La phrase est signée Paul-José Mpoku, le capitaine rouche, dans la zone mixte de Sclessin, après le partage entre le Standard et Mouscron, vendredi dernier (1-1).
Et elle résume bien le sentiment actuel des Liégeois, qui ne sont plus parvenus à garder le zéro derrière depuis plus de deux mois et leur victoire à Charleroi (0-1).
Car contrairement à ce que cette réalité chiffrée pourrait laisser penser, il n’y a pas de problème de gardien chez les Rouches.
Au contraire. Memo Ochoa est en train de réaliser une superbe saison, impressionnante de régularité, dans la lignée de sa Coupe du monde 2018 avec le Mexique.
Les chiffres en attestent d’ailleurs. Depuis le début de la saison, le portier mexicain est le meilleur gardien des équipes du top 8, avec 77 % de tirs arrêtés et 31 sauvetages réalisés. Des statistiques qui peuvent s’expliquer par le fait qu’il est souvent mis à contribution, comme ce fut encore le cas face à Mouscron, vendredi dernier (6 arrêts sur 7 frappes concédées en 90 minutes) mais qui font surtout étalage d’une redoutable efficacité entre les perches, que ce soit sur sa ligne, dans les un contre un ou dans les airs.
Si Ochoa semble avoir atteint son rythme de croisière, c’est parce qu’il est bien jambes. Il a joué, beaucoup joué, depuis son arrivée en Belgique durant l’été 2017. Depuis le début de la saison dernière, le Mexicain est d’ailleurs le gardien le plus utilisé dans notre championnat (5 940 minutes sur le terrain). Précieux sur sa ligne (1,3 sauvetage par match), comme dans ses sorties (91 % de sorties réussies lors des 66 matchs qu’il a joués), Memo arrête en moyenne 72 % des tirs adverses.
Un ratio conséquent qui est toutefois à mettre en relation avec un nombre de clean sheets trop peu élevé (17 en 66 matchs, Bolat et Vukovic sont meilleurs dans ce domaine) et une moyenne d’un but encaissé toutes les 75 minutes (1,2 but concédé par match) qui, sans être catastrophique, reste l’une des plus faibles des équipes du top 8.
Forcément, quand un gardien sort de grosses prestations et que son équipe ne parvient pas à conserver le zéro, cela attise la frustration. Mais le portier mexicain avait déjà connu pareille situation la saison passée, en ne signant que six clean sheets sur l’ensemble de la phase classique (21 % de matchs sans encaisser), avant d’augmenter considérablement son ratio durant les PO1 (trois clean sheets en dix matchs, soit 30 % de matchs sans encaisser et seulement neuf buts encaissés).
Preuve, une nouvelle fois, de sa capacité à se sublimer dans les moments les plus importants.
Et à Sclessin, on espère bien voir le scénario se répéter dans les semaines qui viennent…
Luyindama lui manque, Laifis est son ange gardien
Depuis le départ du Congolais, Ochoa et le Standard encaissent toujours.
Il serait idiot de faire des raccourcis en tirant la conclusion hâtive que la défense rouche est moins forte depuis le départ de Christian Luyindama (cinq matchs ont été joués depuis son départ).
Mais les chiffres sont là : depuis que le Congolais est parti, le Standard n’est plus parvenu à garder le zéro. Or, lorsqu’on regarde les différentes compositions alignées par Michel Preud’homme depuis le début de la saison, on constate que le quatuor défensif qui est parvenu à garder le zéro le plus souvent se compose de Laifis, Vanheusden, Luyindama et Fai (trois matchs sans encaisser avec cette défense alignée).
Sur les dix rencontres toutes compétitions confondues où le marquoir adverse est resté vierge, le défenseur congolais a participé à huit d’entre elles, preuve qu’il avait une importance non négligeable dans le bon fonctionnement des rouages défensifs liégeois.
Mais il n’est pas le seul. Kostas Laifis, bien aidé par sa polyvalence (il a joué dans l’axe et sur le flanc gauche de la défense) a par exemple participé à neuf d’entre elles (le record), ce qui lui confère le statut d’ange gardien de Memo Ochoa. Mais Fai (présent lors de huit matchs sur 10), Cimirot (7/10) et… Bastien (7/10) peuvent également revendiquer un peu ce statut honorifique.
La présence de ce dernier dans la hiérarchie des joueurs les plus sécurisants peu paraître surprenante. Elle ne l’est, en réalité, pas tant que cela. Car que ce soit dans un milieu à deux ou dans un milieu à trois, le médian belge possède un profil légèrement plus défensif que celui de Cimirot ou Marin, tout en conservant un impact offensif, comme il l’a encore prouvé en délivrant un assist pour Djenepo avec les U21 lundi soir, face à Anderlecht.
Comme on sait que MPH a souligné qu’il était peut-être temps de changer son fusil d’épaule en déplacement, Samuel Bastien pourrait-il dès lors faire son retour dans le onze et être une solution contre le Cercle ? C’est une possibilité qui ne doit pas être exclue.
Malade, Ochoa n’a pas pu rencontrer les fans qui l’ont élu joueur du mois pour la troisième fois déjà
Les excellentes prestations de Memo Ochoa ne passent pas inaperçues aux yeux des supporters, qui ont scandé le nom de leur gardien à de multiples reprises cette saison, après les gros matchs sortis par le Mexicain. Mais ils l’ont également récompensé avec le titre de joueur du mois, pas plus tard que ce mardi. Déjà élu “Louis Erard Player of the month” en octobre et en novembre dernier, le gardien mexicain vient une nouvelle fois d’être plébiscité par les supporters des Rouches pour le mois de février. Il devance Mehdi Carcela, Zinho Vanheusden, Razvan Marin et Paul-José Mpoku. Ce mercredi, nombreux étaient les fans liégeois qui souhaitaient obtenir une photo ou une dédicace du portier des Rouches. Mais, malade (refroidissement), Ochoa n’a malheureusement pas participé à la séance ouverte au public. C’est donc partie remise.